Décédé le 26 Septembre 2021: Le dernier hommage des universitaires au Professeur BOHOUSSOU Kouadio

Landry KOUAME Ven 01 Octobre 2021 societe [645 articles] 1455 Vue(s)
Décédé le 26 Septembre 2021: Le dernier hommage des universitaires au Professeur BOHOUSSOU Kouadio
Décédé le Dimanche 26 Septembre 2021, le Professeur BOHOUSSOU Kouadio Marcelin , Professeur titulaire de gynécologie-obstétrique a recu le jeudi 30 septembre 2021 les hommages de la grande communautaire universitaire nationale et internationale.

Cette veillée académique qui s’est tenue sur l’esplanade de l’université Félix Houphouet Boigny de cocody , a été l’occasion pour cet éminent  professeur de médecine de recevoir le dernier baroud d’honneur de ses pairs .Son itinéraire hors du commun a été oralement retracé à la fois par plusieurs de ses condisciples et de ses élèves en présence du ministre de la Santé de l’hygiène publique et de la couverture maladie universelle, Pierre N’gou Dimba ainsi que de tous les membres de sa famille.Le Professeur DJANHAN Yao Antoine, Professeur titulaire de gynécologie-obstétrique et andrologie , un des élèves de l’illustre disparu nous livre ici une oraison empreinte d’émotion.

"Je prends la parole en tant que : fils, élève et disciple, pour rendre cet hommage, à titre posthume, à un Maître, un grand Maître, le Maître du maître.

Cette dernière épreuve, à laquelle, je suis soumis actuellement, s’avère pénible pour ma modeste personne, car, cette fois ci, je n’ai fait, aucune répétition au préalable, avec mon Patron, pour corriger mes lacunes, comme mon Maitre, le Professeur BOHOUSSOU Kouadio s’acharnait à le faire.

Cher Maitre, je suis convaincu que, ce soir, de là où vous vous trouvez, et, vous connaissant, vous m’aiderez toujours, et, je l’espère, à terminer ce témoignage.

Hélas ! Encore Hélas ! mille fois Hélas ! car nos vœux et nos prières, n’auront pas suffi, pour arrêter le mal, qui affectait notre Maître.

C’est avec un cœur fort meurtri, la gorge nouée et, chargé de douleur, que, je prends la parole, au nom, de mes pairs, pour rendre, un dernier hommage solennel à cet éminent membre de notre communauté universitaire.

Cette oraison funèbre, dont j’ai l’insigne honneur de prononcer, est une exhortation à la méditation sur ce sort commun, qui nous attend.

Ce triste sort, est bien évidemment, la grande faucheuse, celle, de quitter un jour, cette terre des hommes. C’est pourquoi, qui que nous soyons, qui que nous aurons été, et, quel que soit, notre acharnement à la vie, tous, nous passerons par ce chemin. Ayons donc, une pensée pieuse, à l’endroit de notre regretté Professeur BOHOUSSOU Kouadio.

Eh oui, désormais, nous ne verrons plus, la silhouette du Professeur BOHOUSSOU Kouadio, flingué dans sa toge d’enseignant, et, parcourant les nombreux amphithéâtres, pour donner de son savoir, à la jeune génération.

Le Professeur BOHOUSSOU Kouadio, jouit d’une renommée nationale et internationale, au plan scientifique.

De son vivant, il aura contribué, de fort belle manière, à la formation de plusieurs étudiants en médecine, et, spécialistes en gynécologie-obstétrique, chez nous en Côte d’Ivoire, comme, dans certains pays de la sous –région, entre autres, le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, le Togo, le Mali, pour ne citer que ceux-là…Des étudiants qui occupent pour la plupart, aujourd’hui, de hautes fonctions dans les administrations sanitaires de leurs pays respectifs.

Nous, ne le verrons, non plus, arborer sa blouse immaculée, pour se mettre au service de ces nombreuses patientes en gynécologie obstétrique, qui pour certaines, ont connu la joie de la procréation.

Mesdames et Messieurs, Chers condisciples,

sachez que, la vie d’un médecin, de surcroit, celui qui transmet le savoir, de la trempe du Professeur BOHOUSSOU Kouadio, est loin d’être un fleuve tranquille.

Celui-ci, comporte, en particulier, des moments difficiles, comme ce que, nous vivons aujourd’hui. Vivre la disparition d’un de nos Maitres, est une grosse blessure d’amour.

Oui, le Professeur BOHOUSSOU Kouadio, était pour nous, un grand Maitre. Bien plus que cela, il était pour moi, un Parrain et un Père.

L’histoire de la médecine moderne, ne nous enseigne-t-elle pas, que, Hippocrate est le Père de la Médecine ?  Oui, c’est vrai ; mais, moi, je dirai plutôt, qu’il est l’ancêtre. Si, tel est le cas, celui qui est le Père de la médecine pour moi, je dis bien pour moi, c’est bien, le Professeur BOHOUSSOU Kouadio.

En effet, le Professeur BOHOUSSOU Kouadio, est celui, qui, m’a ouvert le chemin de la gynécologie-obstétrique. Il est, celui qui, a assuré mon apprentissage dans cette discipline.

En 1978, alors que, je venais, d’être affecté au service de gynécologie-obstétrique du CHU de Cocody, en qualité d’interne des hôpitaux, il m’a apporté l’encadrement nécessaire à ma jeune carrière de médecin, en collaboration avec les autres Maîtres. Et, depuis lors, nos rapports filiaux, sont restés intacts, jusqu’à ce dimanche 26 septembre 2021 ; où, la mort décide de nous séparer.

Durant ces 43 années de relation complice, je retiens de l’homme beaucoup de valeurs.

Le Professeur BOHOUSSOU Kouadio, est un homme aux multiples qualités exceptionnelles :

      Il incarne cet amour du partage de sa connaissance ;   

     Toujours rigoureux, il se distingue par son intégrité dans le travail bien fait.

       Le Professeur BOHOUSSOU Kouadio, est aussi un homme pacifique et tolérant pour son entourage.

Il aurait soufflé, sa 78ème année de bougie, le 12 Octobre prochain, si la mort, n’avait pas eu raison de lui.

C’est, une douleur immense, que, ressent, toute la communauté scientifique sanitaire nationale et internationale, suite à, cette disparition tragique et subite.

A ce stade de mon oraison,

     je voudrais, au nom des étudiants, qui ont bénéficié de votre riche enseignement, de vos avis, de vos travaux, et de  votre affection, terminer en disant ceci : «Professeur, Cher Maitre, cher Patron ,  vous n’êtes pas mort ; car, bien plus, vous êtes devenu un monument, que nous allons ériger, en votre honneur, conforme à votre dimension, aussi bien à Abidjan, à Tiébissou chez vous, comme ailleurs, dans le monde ;  afin que, tous, nous nous souvenions de votre passage utile sur la terre des hommes.

De là, où, vous êtes actuellement, sachez que, nous sommes fiers de vous, car, nous sommes devenus aujourd’hui, cette relève, grâce à votre immense qualité.

Fruits de vos œuvres, nous nous engagerons, à pérenniser, ces acquis pour, les transmettre aux générations nouvelles.

Sachez que, nous vous devons beaucoup, et ne saurions vous oublier de toute notre vie terrestre.

Puisse, notre Dieu, qui est miséricordieux, sache reconnaitre, tout, le bienfait manifesté à vos étudiants, et, qu’il vous accueille dans sa félicité céleste.

ADIEU ! ADIEU ! ADIEU cher Maître

     Votre élève DJANHAN Yao

     

                                  BIOGRAPHIE

 

Notons que le Professeur BOHOUSSOU Kouadio, aura été, un des pionniers de la médecine ivoirienne, en général, et, en particulier, de la gynécologie-obstétrique ; comme en témoigne, son riche cursus scolaire et académique.

Marié et père de 7 enfants, Monsieur BOHOUSSOU Kouadio, est né, le 12 Octobre 1943 à Abidjan.

Pensionnaire, de l’Ecole Primaire catholique Saint Michel d’Adjamé, il y obtient, le Certificat d’Etude Primaire et Elémentaire (CEPE) en 1955 ; et, est, par la suite, orienté au Lycée Classique d’Abidjan, d’où, il décroche en 1962, son Baccalauréat en série sciences expérimentales.

Admis, à la faculté de médecine de l’Université Nationale d’Abidjan de la même année, Monsieur BOHOUSSOU Kouadio, en sort, Docteur en médecine en 1969.

En 1971, il est admis au concours d’Assistant-Chef de Clinique en gynécologie-obstétrique, à la faculté de médecine d’Abidjan.

Trois ans après, c’est-à-dire en 1974, il devient spécialiste en gynécologie- obstétrique.

En 1976, il obtient, le grade, de Maitre de conférence agrégé en Gynécologie-obstétrique, issu de la première promotion de la faculté de médecine d’Abidjan.

Sept années plus tard, il est distingué Professeur Titulaire de clinique gynécologie-obstétrique à la faculté de médecine d’Abidjan.

En 1989, il est nommé chef du département de la mère et de l’enfant à la faculté de médecine d’Abidjan ; avant de se voir, confié le poste de, responsable de l’enseignement de la gynécologie -obstétrique à la faculté de médecine d’Abidjan en 1990.

A côté de ce brillant parcours scolaire et universitaire, le Professeur BOHOUSSOU Kouadio se verra, aussi confier, plusieurs titres hospitaliers, non moins importants dans son pays.

Déjà en 1967, il est interne des Hôpitaux d’Abidjan avant d’assurer l’intérim du médecin-chef de l’Hôpital départemental de Dimbokro entre Juin et Octobre.

 En 1968, il assure l’intérim du chirurgien-chef de l’Hôpital Départemental de Daloa, entre Juin et Octobre. En 1970, il est affecté à l’hôpital départemental de Bondoukou, pour assurer, également l’intérim du médecin-chef.

En 1971, il occupe, le poste de Chef de Clinique Assistant en gynécologie –obstétrique au C.H.U de Treichville.

En 1976, il sera affecté au C.H.U de Cocody à Abidjan, en qualité, de Chef de Service Adjoint de gynécologie-obstétrique.

Et, onze années plus tard, il se voit confirmé Chef dudit service.

Depuis 2005 jusqu’au soir de sa vie, le Professeur BOHOUSSOU Kouadio est Professeur Honoraire de gynécologie-obstétrique.

Outre, son expertise dans le domaine médical, le Professeur BOHOUSSOU Kouadio, a su s’intégrer dans de nombreuses sociétés savantes de sa spécialité, pour bénéficier de partages d’expériences.

A ce titre, il a été membre de plusieurs organisations scientifiques. Il a été notamment :

     En 1967, Membre de la Société Médicale de Côte d’Ivoire.

    En 1976, Membre fondateur et Secrétaire général de la Société de gynécologie- obstétrique de Côte d’Ivoire.

      En 1979, il est le Secrétaire général du Conseil National de l’ordre des médecins de Côte d’Ivoire.

      En 1977, il a été, également, membre de la Fédération des gynécologues et obstétriciens de Langue Française et membre de la fédération internationale des gynécologues et obstétriciens (F.I.G.O).

En 1983, il est élu Président de la Société de Gynécologie et Obstétrique de Côte d’Ivoire.

En 1985, il a été, membre titulaire du Collège Ouest Africain des Chirurgiens (WACS).

En 1990, il est le Président fondateur de l’association ivoirienne de la Maternité Sans Risque.

En 1994, il est élu, Président de la Société Africaine de Gynécologie-Obstétrique (SAGO).

 En 2000, il est le Président fondateur de l’équipe Réseau Régional de Prévention de la Mortalité Maternelle de Côte d’ivoire (RPMM).

En 2002, il est membre du comité scientifique de la Cellule de Recherche en Santé de la Reproduction de Côte d’Ivoire (CRESARCI).

Et, depuis 2005, il est Président Honoraire de la Société Africaine de Gynécologie-Obstétrique (SAGO).

Fort de cette riche expérience, le Professeur BOHOUSSOU Kouadio a pu glaner plusieurs distinctions honorifiques :

En 1979, il est fait chevalier des Palmes académiques.    

En 1982, il est officier de l’Ordre de la Santé publique de Côte d’ivoire.

 Six années plus tard, son mérite est reconnu par un pays de la sous-région ouest africaine ; ainsi, en 1988, il est fait officier de l’ordre national de la République du Bénin.

En 2001, il est fait officier de l’ordre national de l’Education de la République de Côte d’Ivoire.

En 2003, il obtient le trophée d’Honneur de l’Association Ivoirienne pour le Développement du Droit (AIDD).

En 2008, il est Commandeur de l’ordre de l’Education nationale puis Chevalier de l’ordre national de Côte d’ivoire en 2009.

Enfin, en 2012, il est Commandeur de l’ordre national de Côte d’ivoire.

Au plan politique, le Professeur BOHOUSSOU Kouadio, a occupé en 1996, le poste d’adjoint au maire au sein de l’équipe municipale de Tiébissou, dirigée d’alors, par Feu Germain Coffi Gadeau.

 

PROGRAMME DES OBSÈQUES DU PROFESSEUR BOHOUSSOU KOUADIO 

- Mardi 28 :

Présentation des condoléances de 17h00 à 20h00

- Mercredi 29 :

De 17h00 à 18h30 suite présentation des condoléances

De 19h00 à 21h00 : veillée religieuse à l'église Ste Cécile du Vallon

- Jeudi 30 :

Veillée académique sur l'esplanade de l'université de Cocody de 19h00 à 20h30

- Vendredi 01 Octobre : cérémonie de dons de 9h00 à 18h00

- Samedi 02 Octobre : 08h00 : Levée du corps sur le parvis de l'église, messe de requiem à Ste Cécile Vallon suivie de l'Inhumation dans la stricte intimité familiale

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